Nathalie JARRAUD a subjugué l’assistance lors de la présentation de sa thèse sur Lourdes

Le jeudi 12 juin à 14h15, Nathalie JARRAUD a donné une Conférence remarquable et remarquée de présentation de sa thèse sur Lourdes, un travail de recherche qui lui a permis d’analyser en profondeur les transformations du tourisme dans notre ville.

Etaients présents des socioprofessionnels, des représentants du Sanctuaire, l’ancienne Maire-adjointe au Tourisme Sandrine FOCHESATO, des Lourdaises et des Lourdais. D’aucuns ont remarqué l’absence surprenante d’élus municipaux et de représentants de l’Office de Tourisme, qui avaient pourtant été conviés, d’autant plus que Nathalie JARRAUD avait été l’ancienne Directrice marketing et développement touristique à l’Office de tourisme de Lourdes. Il faut encore préciser qu’elle n’a pas eu droit à une salle municipale et a dû faire cette présentation à l’amphi-théâtre du Lycée Peyramale.

Elle a exploré les défis et les perspectives d’avenir de cette destination unique qu’est Lourdes, à la lumière des impacts de la crise sanitaire de 2020 et de l’urgence d’une adaptation à l’innovation et au numérique pour garantir son avenir.

Elle a consacré cinq années à préparer sa thèse sur l’hôtellerie de la cité mariale afin de répondre à cette question : « Face au déclin et à la crise COVID-19, l’hôtellerie lourdaise s’engage-t-elle dans une démarche d’innovation qui lui permettrait de s’adapter aux changements et de se renouveler ? »

Afin de développer son propos, elle a d’abord présenté le tourisme et l’hôtellerie en général. Puis l’historique de la destination Lourdes et son évolution depuis 1858. Avec un zoom particulier à partir de 1990, date où l’explosion touristique se stabilise et entame un certain déclin.

Ce déclin est un processus naturel théorisé par Richard BUTLER. Pour faire simple, après une phase de découverte et d’expansion, toute destination touristique se stabilise avant de décliner si rien n’est fait. Ainsi en 1990, on enregistrait 3,5 millions de nuits dans les hôtels, pour 2 millions en 2019. En 1990, il y avait 291 hôtels à Lourdes, 142 en 2019. Puis est arrivée la crise de la Covid.

Cette crise sanitaire a été un accélérateur des tendances qui existaient déjà depuis les années 2010. Et elle a eu évidemment un impact immédiat au moment de l’arrêt brutal de la société en 2020 et même en 2021 et 2022 lors du retour à la normale encore contraint par les restrictions et gestes barrières.

Après cette crise il y a une évolution des comportements des touristes qui veulent à présent un tourisme plus durable et se servent maintenant en majorité du numérique et des réseaux sociaux pour choisir destinations et hôtels.

Or aujourd’hui encore l’hôtellerie lourdaise n’adopte pas d’innovations plurielles (de produits, de procédés, de marketing) et ne s’engage pas ou encore très peu dans une démarche de transition numérique.

Dans le cadre de ses recherches, elle a procédé par observation directe, a visité 92 % des hôtels de la ville, a pratiqué des entretiens avec les socioprofessionnels, à enquêter aussi par questionnaires…

Après analyses de multiples données, il se trouve que dans la plupart des hôtels il y a une continuation des habitudes, ne considèrent l’innovation que du fait simplement de faire des travaux, il y a également un manque de
compétences en numérique. La transition numérique reste limitée aux catégories supérieures d’hôtels.

Des pistes sont possibles pour freiner le déclin :

-effectuer sa transition numérique (en 2021, 22 % des hôtels n’avaient tout simplement pas de page internet. 44 % de ceux qui en ont ne sont pas adaptés à tous les formats et 39 % ne proposent pas de réservation directe. La moitié des hôtels n’ont pas de page Facebook et seulement 16 % sont actifs sur les réseaux sociaux.,

-suivre des stratégies spécifiques en ciblant d’autres clientèles,

-optimiser la gestion des ressources humaines et la communication,

-travailler en mode collaboratif (sous entendu avec d’autres hôtels, le Sanctuaire et la Ville), mutualiser les forces pour limiter les risques,

-penser les solutions pour un tourisme durable

Bien entendu pour toutes ces solutions elle a présenté de nombreux exemples.

Pour finir elle a répondu à des questions de la salle.

Une Thèse documentée, avec une méthodologie saluée par ses pairs, une anlyse fine des problèmes, des pistes et solutions possibles face aux défis de l’hôtellerie lourdaise mais qu’il est impossible de détailler dans un seul article.