Au dernier Conseil municipal de la Ville de Lourdes, ce mardi 24 juin 2025, le Maire a annoncé une série de mouvements de personnel pour le moins remarquables. Trois départs, et non des moindres, ont été évoqués officiellement. Trois cadres de haut niveau, tous en responsabilités stratégiques, s’apprêtent à quitter l’organigramme municipal. Bien sûr, les raisons invoquées sont personnelles, professionnelles, ou relèvent d’un «changement de cap», comme l’a dit en substance le Maire. Mais à 9 mois d’un an d’une échéance municipale décisive, difficile de ne pas s’interroger.
Le Directeur de cabinet
Le premier départ, et probablement le plus symbolique, est celui du Directeur de cabinet M. Laurent JUBIER. En poste depuis de nombreuses années, il avait remplacé Mme Marie-Agnès STARICKY dans ce rôle pivot, articulant la communication entre les élus, les services, et l’extérieur. Le Maire a précisé qu’il partait vers «de nouveaux horizons». Dont acte. Mais pourquoi avoir insisté à deux reprises sur le fait que le Directeur quittait également sa location de logement et annexe ? Pourquoi ce détail, répété, semblait-il chargé d’un sens que seuls certains initiés pourraient saisir ? Était-ce une mise au point, un message codé, ou une simple précision logistique ? Le flou demeure.
Le Responsable des Services techniques
Le deuxième départ concerne M. Stéphane LEYDERT Responsable des services techniques. Là encore, les raisons invoquées sont personnelles. Il quittera ses fonctions en juillet, une fois «les chantiers en cours rendus». Mais lesquels, précisément ? Car sur le terrain, de nombreux travaux sont toujours ouverts, parfois même en démarrage : le pont Peyramale, la place de l’Eglise paroissiale, ou encore l’accès à celle-ci. Ces projets seront-ils livrés dans les temps ? Et surtout, qui les pilotera désormais dans cette phase charnière ? La question de la continuité de service se pose avec d’autant plus d’acuité que l’urbanisme et la voirie figurent parmi les dossiers sensibles de ce mandat.
La Directrice des finances de la Ville de Lourdes et du SIMAJE
Enfin, le troisième départ est sans doute le plus étonnant, car le plus rapide, celui de Mme Marie-Christine ASSOUERE, ancienne élue d’opposition passée récemment à la tête des Services financiers de la Ville et du Simaje, qui quitte à son tour ses fonctions pour «retourner à l’enseignement». Une décision prise après 2 mois seulement de présence. Le revirement, brutal, laisse songeur. Que s’est-il passé pour qu’un tel changement de cap s’impose si vite ? La situation financière de la Commune aurait-elle pu jouer un rôle ? Officiellement, rien ne le laisse entendre. Mais là encore, l’opacité nourrit les suppositions.
Marie‑Christine ASSOUERE a officiellement commencé ses fonctions en tant que Directrice des finances de la Ville de Lourdes le 1er mai 2025. Cette date est confirmée par son propre post LinkedIn.
Elle avait par ailleurs annoncé sa démission comme Conseillère municipale le 11 avril 2025, pour préparer cette prise de poste en mai voir article sur la presse locale.
En résumé :
- Annonce de la démission : 11 avril 2025.
- Prise de fonction effective : 1er mai 2025.
- Démission confirmé par le Maire le 24 juin 2025.
Ces départs peuvent-ils être lus comme les effets secondaires d’une pression électorale croissante ? Faut-il y voir une simple coïncidence ou le signe d’un malaise latent au sein de la haute administration municipale ? Difficile de répondre avec certitude. Toujours est-il que, dans une période où chaque signal est scruté, où chaque geste compte, ces mouvements internes attirent forcément l’attention. D’autant qu’ils interviennent dans un climat politique qui s’annonce tendu, à mesure que l’échéance de 2026 approche.
Sans céder à la spéculation, mais sans naïveté non plus, ces départs méritent d’être regardés avec sérieux. Non pas pour nourrir une polémique, mais pour poser une question simple et légitime : que se passe-t-il réellement à l’Hôtel de ville de Lourdes ?
S.P