Lourdes : « les coups de cœur de Karine »

La rubrique des « coups de cœur Karine » est une rencontre hebdomadaire sur le site de Lourdes Actu, proposée par la Médiathèque avec Karine Aristin Chargée de la culture.

Cette semaine elle vous propose « TROIS PÉPINS DU FRUIT DES MORTS  » de Maria Stravrakis.

TROIS PÉPINS DU FRUIT DES MORTS

L’auteur : Mélanie FAZI. Née en 1976 (jeune auteur plein de promesses). Traductrice en langue anglo-saxonne. Auteur de « fantastique » et «Fantasy ». Sa nouvelle « Mathilda » a reçu le prix Merlin en 2002.

L’histoire :

Maria Stravrakis, mère célibataire d’une unique fille de 12 ans, Annabelle, se demande ce qui a bien pu arriver à cette dernière lors des deux semaines où elle a disparu, puis réapparu, comme par enchantement. En effet, un soir de décembre, alors que l’hiver se faisait de plus en plus rigoureux, Maria n’a pas vu sa fille revenir de l’école, comme à son accoutumée. Folle d’angoisse, la jeune mère a appelé la police, battu le rappel auprès de sa famille, cherché de vaines réponses auprès des camarades de classe de sa fille. Aucune piste ne fut fructueuse. Quatorze jours plus tard, alors qu’elle descend dans sa cuisine, après son réveil, Maria trouvera Annabelle, attablée devant son petit déjeuner, l’air aussi naturel que si elle n’eût jamais quitté la maison.

Annabelle refuse catégoriquement de parler de son absence à sa mère. Néanmoins, sa personnalité paraît modifiée et verser dans une profonde indifférence, voire, à certains moments, une franche hostilité, comme si ce ne fût pas la même petite fille qui soit revenue. De plus, alors qu’auparavant, l’enfant aimait grignoter et montrait une inclination à la gourmandise, elle refuse, maintenant, de s ‘alimenter.

Maria trouve, un jour, un cahier qui fait office pour Annabelle, de journal intime. Hormis, l’esquisse d’un personnage féminin, des considérations sur son corps qu’elle ne veut pas voir changer, ainsi que quelques phrases acides sur son entourage, Maria ne trouve pas la clé du mystère.

Cependant, une chose retient son attention. En effet, Annabelle mentionne la mythologie grecque, et en particulier Persephone, la fille de Demeter, celle qui fut enlevée par Hadès, le Dieu des Enfer, et avec qui elle est censée passer les périodes hivernales, pour l’éternité. Mais, finalement, ce dessin de femme, reproduit maintes fois sur le cahier, jusqu’à représenter un personnage qui ressemble à une fée… Serait-ce elle, qu’a suivie Annabelle lors de sa disparition ? Et si oui, qui ou qu’est-elle vraiment, cette mystérieuse femme ?

Alors, justement…  Rêvons un instant que cette femme soit Persephone, épouse d’Hadès. Quel effet cela fait-il de compter au nombre des dieux. Qu’est-ce l’éternité, l’oubli au profit de nouveaux cultes ? Quel effet cela fait-il d’avoir été supplantés par ceux-là même qu’on a créés? Ces hommes, d’abord presque rien que des animaux, mais dont l’intelligence, le discernement,  est devenu une menace, contre ces puissants maîtres immortels. Et si de menaces, ces qualités se seraient faites armes, contraignant les dieux à fuir de par le monde et se cacher comme des bêtes traquées ?

Ce qui m’a plu:

Dans le genre « fantastique », ceci est un excellent roman, écrit avec un langage soutenu, tout en restant fluide et dynamique.  Les références à l’Antiquité grecque poussée, révèlent une véritable érudition, dans ce domaine. De plus, l’intrigue est très bien menée et très originale.