Les Amis du Vieux Lourdes ont proposé ce samedi 16 Novembre à 15h, au Palais des congrès, une Conférence du Professeur de philosophie René ESCAFFRE.
Ce fut, comme toujours, une conférence intéressante et très documentée très appréciée d’une assistance fidèle.
La migration interne ou externe existe depuis fort longtemps dans les Hautes-Pyrénées.
Très tôt, les Hautes-Pyrénées et, avant elles, le comté de Bigorre, sont devenus une terre de migrations. Loin d’être une frontière, la chaîne pyrénéenne est franchie en masse par des Bigourdans qui, particulièrement au cours des XVIe et XVIIe siècles, se rendent en Espagne, de manière le plus souvent temporaire. La découverte du Nouveau Monde et la perspective de nouvelles opportunités poussent ensuite une population majoritairement rurale vers des terres plus lointaines : au cours du XVIIIe siècle, Bordeaux devient la première étape d’un exode vers les îles de Saint Domingue, de la Martinique ou de la Guadeloupe. Au siècle suivant, ce phénomène de départs s’amplifie : entre 1832 et 1913, on estime qu’au moins à 25 000 personnes quittent le département pour l’Amérique et l’Afrique du Nord. Les conséquences démographiques de ces mouvements sont alors graves pour le département provoquant un véritable déficit de population.
L’arrivée de populations étrangères, à compter du dernier tiers du XIXe siècle, compense partiellement les départs des Haut-Pyrénéens. Ce sont elles, en particulier les Espagnols, qui combleront le déficit de main d’œuvre. Le département des Hautes-Pyrénées est également un lieu d’accueil pour les réfugiés : réfugiés espagnols durant la guerre civile réfugiés du nord de la France et de Belgique durant les deux conflits mondiaux, réfugiés politiques victimes de la montée du nazisme en Allemagne ou du fascisme en Italie,rapatriés d’Algérie après 1962… ce phénomène migratoire se ralentit toutefois au cours des années 1970.