La Cérémonie patriotique du 11 Novembre s’est déroulée en plusieurs étapes et sans public

Trois rendez-vous ont figuré au programme de cette matinée de commémoration.

Le premier a eu lieu à 11h au cimetière de l’Egalité, au pied du monument dédié « Aux Enfants de Lourdes morts pour la France » en présence du Maire Thierry Lavit, du Conseiller délégué aux Anciens combattants Jean-Georges Crabarie, du Président local du Souvenir Français Louis Cazalas et de 2 Porte-drapeaux. Une gerbe a été déposée, suivi de la sonnerie aux morts, de la minute de silence et de La Marseillaise.


Puis à 11h20, toujours au cimetière de l’Egalité, les personnalités se sont rendus sur la sépulture du Général Comte Jean Dembarrère, rénovée dernièrement par le comité de Lourdes du Souvenir Français dont le président Louis Cazalas a brossé l’historique.

RÉNOVATION DE LA TOMBE DU GÉNÉRAL COMTE JEAN DEMBARRÈRE

ORIGINES LOURDAISES

Le domicile de la famille DEMBARRÈRE était situé au n° 62 de la rue du Bourg à Lourdes.

Jean-François DEMBARRÈRE, juge criminel au Sénéchal de Bigorre, et son épouse Anne, née CAUBOTTE, ont vécu dans cette demeure. Ils ont eu sept enfants, quatre filles et trois garçons : Thérèse, Gratiane, Antoinette, Marie, Jean-Bernard (l’aîné), Jean-Jacques et Jean, le dernier né. Anne CAUBOTTE avait apporté en dot à son mari le grand domaine de Vizens. Ils avaient également une résidence à Tarbes, mais Anne DEMBARRÈRE revenait souvent à Vizens avec ses enfants dont le Général Comte Jean DEMBARRÈRE qui y passa une partie de son enfance. Ce dernier est né à Tarbes le 3 juillet 1747. Quand sonne l’heure de la retraite, il quitte son hôtel particulier, 11 rue des Pyrénées à Tarbes, et se retire à Lourdes où il s’éteint le 3 mars 1828, à l’âge de 80 ans, à la rue du Bourg, dans la maison du Chevalier DAUZAT juge d’instruction au tribunal de Lourdes.

CARRIÈRE MILITAIRE

Issu d’une famille noble de Lourdes, à l’âge de 21 ans, en 1768, Jean DEMBARRÈRE entre avec le grade de lieutenant en second à l’École royale du génie de Mézières. Nommé ingénieur deux ans après, et capitaine de cette même arme en 1777, il devient commandant du génie à Brest en 1792.

Appelé à l’armée du Nord lors des premières hostilités, il participe à la défense de Valenciennes qui ne se rend qu’après quarante jours de bombardements. La conduite de DEMBARRÈRE durant ce siège lui vaut le grade de chef de brigade.

A la bataille de Doué le 27 fructidor an II (13 septembre 1794), il ordonne les dispositions de bataille qui permettent au Général Santerre de vaincre d’Autichamp et Talmont.

Général de division le 28 pluviôse an III (16 février 1795), il obtient de quitter l’armée de l’Ouest. On l’envoie d’abord à Metz, puis, peu de temps après, à nouveau à l’armée de l’Ouest, et ensuite à l’armée d’Italie où lui est confié le commandement en chef de l’armée du génie. Quand cette armée éprouve à son tour des revers qui l’obligent à se concentrer, en floréal an VIII (mai 1800), sur les rives du Var pour arrêter l’ennemi prêt à envahir la Provence, DEMBARRÈRE est chargé de diriger les fortifications sur toute la ligne et, notamment, celles de la tête du pont du Var qu’il défend en personne sous le feu le plus meurtrier.

Il seconde efficacement le Général en chef Rochambeau, particulièrement dans la journée du 30 floréal an VIII (20mai1800), où les Autrichiens sont repoussés par deux fois et perdent tout espoir d’effectuer un passage.

Il est nommé membre de la Légion d’Honneur le 19 frimaire an XII (11 décembre 1803)   et commandeur du même ordre national le 25 prairial an XII (14 juin 1804).

DEMBARRÈRE continue à servir activement, soit à l’armée, soit comme inspecteur général jusqu’au 12 pluviôse an XIII (1er février 1805), époque de son élévation à la dignité de sénateur. C’était la récompense de près de quarante ans de travaux dans le génie. L’Empereur le crée Comte de l’Empire par lettre du 15 juin 1808.

CARRIÈRE SÉNATORIALE

En 1811, il préside le collège électoral des Hautes-Pyrénées.

Lors des évènements de 1814, il prend part aux délibérations du sénat conservateur qui arrête la formation d’un gouvernement provisoire, la déchéance de Napoléon 1er, et le rappel des Bourbons. Aussi est-il compris dans la première promotion de chevaliers de Saint-Louis et de pairs de France faite par Louis XVIII le 4 juin 1814. Le 23 août suivant, il est promu Grand Officier de la Légion d’Honneur.

Son nom est inscrit parmi « Les Braves des Braves » sur l’un des piliers nord de l’Arc de Triomphe, place de l’Étoile à Paris.

RÉCAPITULATION DES TITRES ET DISTINCTIONS

Légionnaire le 11 décembre 1803 (l’appellation « légionnaire » fut modifiée par l’ordonnance royale du 26 mars 1816 en « Chevalier de la Légion d’Honneur »),

Commandeur de la légion d’Honneur le 14 juin 1804,

Bonaparte, qui avait remarqué les compétences de ce militaire, le nomma Comte de l’Empire le 15 juin 1808,

Louis XVIII le fit Chevalier de Saint-Louis et Pair de France le 4 juin 1814,

Grand Officier de la Légion d’Honneur le 23 août 1814,

Comte-pair héréditaire le 31 août 1817.

COMMENTAIRES

A l’origine, la sépulture en pierre de la famille DAUZAT-DEMBARRÈRE comportait trois plaques verticales : une plaque centrale encadrée de deux plaques plus étroites. L’une de ces deux plaques, celle de gauche, a disparu. En conséquence, nous ignorons si elle était revêtue d’inscriptions.

ABBÉ PIERRE-MARC DAUZAT

Fils de Jean-Pierre DAUZAT, avocat et notaire, et de Magdeleine DUCROS son épouse, ce prêtre est né le 24 avril 1763, au lieu-dit « Bessoire » à Labessonnié (Montredon-Labessonnié) près de Castres, département du Tarn. Il a exercé son ministère liturgique à Lourdes où il est décédé le 25 septembre 1823 à l’âge de 59 ans, dans la maison de son frère, Basile DAUZAT, située à la rue du Bourg.

ANNE-CHARLOTTE CAROLINE DAUZAT-DEMBARRÈRE

Son père, Basile DAUZAT, Chevalier, était Officier au château de Lourdes, capitaine au 7éme régiment des vétérans, député des Hautes-Pyrénées (1805 – 1815), Sous-Préfet d’Argelès-Gazost (1815), juge d’instruction au tribunal de Lourdes, puis de Tarbes (17/01/1762 – 25/07/1839).

Sa mère, Jeanne, Gratiane, Josèphe DEMBARRÈRE était la fille de Jean-Jacques DEMBARRÈRE, frère du Général Comte Jean DEMBARRÈRE, et de Michelle MASCARAS, sœur de Pierre, Marie, Benoît DAUZAT-DEMBARRÈRE.

Née le 10 novembre 1807 à Lourdes, Anne-Charlotte Caroline DAUZAT-DEMBARRÈRE est décédée le 14 octobre 1875 au domicile familial situé au 11 rue des Pyrénées à Tarbes.

Le troisième rendez-vous était la cérémonie proprement dite de la Commémoration de l’Armistice du 11 Novembre 1918 et de tous les Morts pour la France qui s’est déroulée au Square du Maréchal Foch.

Elle a été présidée par le Sous-préfet Didier Carponcin, en présence de la Députée Janine Dubié, du Maire Thierry Lavit, du Conseiller Délégué aux Anciens combattants Jean-Georges Crabarie et du Délégué militaire départemental, du Président local du Souvenir Français Louis Cazalas, du Président du Cercle patriotique Lourdais le Colonel Daniel Lavigne. 

Le Sous-préfet a fait lecture du message de Geneviève Darrieussecq, Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, énonçant également les noms des “Morts pour la France” depuis le 11 Novembre 2019. (voir ce discours ci-dessous)

Suivirent le dépôt de 4 gerbes, la sonnerie aux morts, la minute de silence et La Marseillaise.


Message de Geneviève DARRIEUSSECQ, Ministre déléguée auprès de la Ministre des Armées, chargée de la mémoire et des Anciens combattants :

« C’était il y a un siècle.
Ce 10 novembre 1920, la Grande Guerre est achevée depuis deux ans. Dans la citadelle de Verdun, Auguste THIN, soldat de deuxième classe et pupille de la Nation, dépose un bouquet d’œillets blancs et rouges sur le cercueil d’un soldat. Un parmi tous les combattants des Flandres, de l’Artois, de la Somme, du Chemin-des-Dames, de Lorraine, de la Meuse… Un de ces braves ! Un des poilus qui participa à une interminable guerre. Un de ces Français qui œuvra à la tâche incommensurable de la Victoire.
Un parmi des milliers qui est devenu le Soldat inconnu.
Le 11 novembre 1920, le peuple de France l’accompagne solennellement sous les voûtes de l’Arc de Triomphe. La patrie, reconnaissante et unanime, s’incline respectueusement devant son cercueil, en saluant la mémoire de tous les soldats morts sous le drapeau tricolore.

Quelques mois plus tard, il était inhumé. Depuis 1923, la Flamme du Souvenir veille, nuit et jour, sur la tombe. Chaque soir, elle est ravivée pour que jamais ne s’éteigne la mémoire. La sépulture du Soldat inconnu est devenue le lieu du recueillement national et le tombeau symbolique de tous ceux qui donnent leur vie pour la France. Cet anonyme représente chacun de nos morts et tous nos morts en même temps.
Cette mémoire vit également dans chacune de nos communes, dans chaque ville et village de France, dans chacun de nos monuments aux morts, dans chacun des cimetières, dans nos mémoires familiales. Elle vit dans l’œuvre de Maurice GENEVOIX qui entre aujourd’hui au Panthéon. Le Président de la République l’a souhaité en l’honneur du peuple de 14-18.
Maurice GENEVOIX n’entre pas seul dans le temple de la Nation. Il y entre en soldat des Eparges, en écrivain et en porte-étendard de « Ceux de 14 ». Il y entre avec ses millions de frères d’armes, ceux dont il a immortalisé le souvenir, l’héroïsme et les souffrances. Il y entre avec toute la société, de la première ligne à l’arrière, mobilisée face à l’adversité et qui a tenu avec une admirable endurance. 8 millions de soldats combattirent sous les couleurs de notre drapeau, aucun d’entre eux ne revint totalement indemne. Des centaines de milliers furent blessés dans leur chair comme dans leur âme. 1 400 000 tombèrent au champs d’honneur.

Nous ne les oublions pas. Inlassablement, nous les honorons.
Chaque 11 novembre, la Nation rend également un hommage solennel à tous les morts pour la France, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui. Chaque année, nous rappelons leur nom.
Chaque 11 Novembre est un moment d’unité nationale et de cohésion autour de ceux qui donnent leur vie pour la France, de ceux qui la servent avec dévouement et courage. En ces instants, au souvenir des évènements passés et aux prises avec les épreuves de notre temps, nous nous rappelons que c’est tout un peuple, uni et solidaire, qui fit la guerre, qui la supporta et en triompha.

Liste des noms des morts pour la France au cours de l’année 2020, lue après le message de Madame la ministre déléguée :

  • Chef de bataillon Clément FRISON-ROCHE, 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC), mort pour la France ;
  • Chef de bataillon Benjamin GIREUD, 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC), mort pour la France ;
  • Chef d’escadrons Nicolas MÉGARD, 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC), mort pour la France ;
  • Capitaine Pierre-Emmanuel BOCKEL, 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC), mort pour la France ;
  • Capitaine Alex MORISSE, 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC), mort pour la France ; 
  • Major Julien CARETTE, 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC), mort pour la France ;
  • Maréchal des logis Romain SALLES DE SAINT-PAUL, 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC), mort pour la France ;
  • Chef d’escadrons Romain CHOMEL de JARNIEU, 4e régiment de chasseurs (4e RCH), mort pour la France ;
  • Adjudant Alexandre PROTIN, 4e régiment de chasseurs (4e RCH), mort pour la France ;
  • Maréchal des logis-chef Valentin DUVAL, 4e régiment de chasseurs (4e RCH), mort pour la France ;
  • Maréchal des logis-chef Antoine SERRE, 4e régiment de chasseurs (4e RCH), mort pour la France ;
  • Adjudant Jérémy LEUSIE, 93e régiment d’artillerie de montagne (93e RAM), mort pour la France ;
  • Adjudant Andreï JOUK, 2e régiment étranger de génie (2e REG), mort pour la France ;
  • Caporal-chef Volodymyr RYBONTCHOUK, 1er régiment étranger de génie (1er REG), mort pour la France ;
  • Brigadier-chef Dmytro MARTYNYOUK, 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), mort pour la France ;
  • Brigadier Kévin CLÉMENT, 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), mort pour la France ;
  • Brigadier Tojohasina RAZAFINTSALAMA, 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP), mort pour la France ;
  • Maréchal des logis Andy FILA, 14e régiment d’infanterie et de soutien logistique parachutiste (14e RISLP), mort pour la France ;
  • Maréchal des logis S.T, 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP), mort pour la France ;
  • Brigadier Arnaud VOLPE, 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP), mort pour la France.