Lourdes : «Le makhila» au Château-fort / Musée pyrénéen

Dans le cadre « des Visites flash, coup de cœur sur les collections », est présenté au Château-fort / Musée pyrénéen tous les samedis d’octobre le « makhila ».

Le makhila est un bâton de marche devenu emblème de la culture basque, créé selon un savoir-faire artisanal exigeant et remarquable.

« L’origine du makhila – makila, makilla ou maquila, plusieurs orthographes existent – reste un mystère. Peu d’écrits ont été consacrés à cet objet d’usage courant, à une époque où tous les Basques possédaient leur makhila. Utilisé comme compagnon de marche par les Basques, le makhila faisait partie du quotidien des habitants du Pays Basque et plus particulièrement dans la province du Labour.

A une époque où les moyens de transport étaient peu développés et les chemins pas toujours sûrs, il était à la fois une aide à la marche et une arme permettant d’intimider l’ennemi ou de le combattre au besoin. Ce n’est qu’au XIXe siècle que les premières références au makhila apparaissent dans la littérature alors que l’objet est déjà bien installé dans la vie quotidienne basque.

Le makhila est un bâton ferré en bois de néflier, d’un beau rouge, qui possède une pointe dans son manche et une dragonne qui permet de la brandir. C’est ainsi que les visiteurs le décrivent au XIXe siècle.

On le retrouve notamment dans une série d’aquarelles de 1823. Cette série rassemble une centaine d’illustrations représentant les différents métiers de l’époque : pêcheur, cuisinier, boulanger, etc. Dans leur grande majorité, ces personnages sont accompagnés d’un makhila. Ces dessins montrent à quel point le makhila accompagnait la vie du Basque.

Felix Morel, dans Bayonne, vues historiques et descriptives, décrit en 1936 les habitants du Pays Basque ainsi : « Le Basque chaussé d’espadrilles, vêtu de velours, aux longs cheveux flottants, au béret bleu et au maquila national ».

On retrouve l’utilisation des bâtons « makil » dans certaines danses basques… ou on peut voir encore des makhilas tenus par des statues de la Vierge.

Si le makhila fut le compagnon quotidien du Basque, il est aujourd’hui un véritable symbole du Pays Basque. Le makhila est souvent offert à une personne que l’on souhaite honorer, que l’on souhaite remercier ou encore à qui on souhaite montrer sa reconnaissance ou son affection.

Il peut être offert dans diverses occasions : anniversaire, mariage, départ en retraite, etc. Les destinataires sont des habitants du Pays Basque, la diaspora basque des USA, du Canada et d’Amérique latine, les personnes sensibles aux traditions basques, à l’artisanat populaire, au travail manuel et toutes celles qui se reconnaissent dans ses valeurs.

 D’innombrables makhilas d’honneur ont été fabriqués dans l’atelier basque de Larressore et offerts aux plus grandes personnalités, parmi lesquelles : des papes, des présidents français, des maréchaux, des souverains…

Le makhila intéresse aussi les amateurs d’objets d’artisanat d’art et les collectionneurs de cannes… »

René KAHN