Initiative Pyrénées : lance un nouveau fonds pour accompagner la transition écologique des TPE/PME 65

 «Si les entreprises ne baissent pas leur empreinte carbone, elles ne pourront plus obtenir certains concours et aides publiques».

Ce nouveau fonds « Initiative Transition(s) vise à soutenir les entreprises dans leurs investissements verts, tout en renforçant leur compétitivité et leur impact environnemental, c’est une avance remboursable pour aider les entreprises dans leur transition écologique.

Une nécessité alors que beaucoup retardent leurs investissements et que les aides publiques seront de plus en plus conditionnées au respect de certaines normes.

Interview :

Vous lancez un dispositif pour accompagner les entreprises dans leur transition écologique. Ce dernier paraît particulièrement novateur. Pouvez-vous nous l’expliquer ?

Chantal ROBIN-CARILLO (Présidente d’Initiative Pyrénées) :  » Il est effectivement très novateur, car peu d’organismes bancaires proposent des solutions en ce sens. Nous avons l’habitude de travailler avec le Conseil régional, les Collectivités et ces dernières exigent de plus en plus des mesures visant à décarboner le territoire lorsqu’elles accordent des prêts. Nous sommes soutenus par le Département et les Collectivités, notamment les Communautés de communes qui sont membres d’Initiative Pyrénées. Nous aidons à la création, la transmission et la reprise d’entreprises en accompagnant le financement de ces projets avec des prêts sans intérêts, garantis, qui ont souvent un effet levier, notamment auprès des banques.

Aujourd’hui, la transition énergétique s’impose aux entreprises. Elles ont besoin de faire des économies en modifiant leur structure de travail, leurs machines-outils, leurs bâtiments pour faire des économies d’énergie et baisser leur impact environnemental. Elles sont cependant confrontées à des problèmes budgétaires et ont tendance à retarder ces investissements nécessaires. Nous avons donc décidé de lancer ce financement sous forme d’avance remboursable.

Encore une fois, attention aux normes européennes, et aux normes imposée par l’Etat , mais aussi de la région, pour l’obtention de certains accompagnements. S’ils ne baissent pas leur empreinte carbone, les chefs d’entreprise ne pourront plus obtenir certains concours. Le conseil régional aide déjà les entreprises plus importantes. Nous nous tournons vers les petites et moyennes entreprises, les TPE et PME. »

Franck MIGAN (Directeur d’Initiative Pyrénées) : « Les Hautes-Pyrénées sont un territoire riche de leurs ressources, de leur biodiversité, de leurs paysages mais ils ne doivent pas devenir un musée à ciel ouvert, sans activité économique. Le développement durable est la seule voie possible. Les grands donneurs d’ordre imposent ces normes réglementaires à toute la chaîne de valeur. C’est notamment le cas de l’aéronautique et de tous ses sous-traitants. Or, pour beaucoup, réduire cet impact environnemental représente une dette improductive. Cela n’augmente pas forcément la rentabilité, donc ils hésitent, ont des arbitrages à faire dans un contexte tendu. Nous devons leur mettre un pied à l’étrier. »

La difficulté de la conjoncture est-elle à l’origine du retard de ces investissements ?

Chantal ROBIN-CARILLO : « Certaines entreprises ont besoin de leur trésorerie pour régler des problèmes immédiats, en lien effectivement avec la conjoncture. Elles remboursent aussi actuellement les PGE. Nous voulons donc les accompagner dans ce défi. On vient de lancer le dispositif et avons déjà trois dossiers. Cela montre qu’il y avait un besoin. Et ce, alors que nous n’avons mené aucune action publicitaire. »

Quel est exactement ce dispositif ?

« C’est une expérimentation modeste, une avance remboursable à taux zéro, sur cinq ans, pour les entreprises d’au minimum deux années d’existence, deux salariés et de 150 000€ de chiffre d‘affaires. Cela peut même concerner des coiffeurs pour les économies d’eau, les boulangers face au prix de l’énergie, les artisans… Parmi nos trois dossiers, l’un concerne la mise aux normes d’une chaîne du froid d’un traiteur. Cela peut couvrir la mise aux normes de bâtiments, l’isolation thermique, la gestion des déchets, les mobilités durables, tout ce qui peut réduire l’impact environnemental. Il est limité à 20 000€ et représente jusqu’à 50% des besoins si en face il y a un prêt bancaire. »

Gaetane ROHR Journaliste