C’est au cours du salon Innov’Adour n°3, qui se tenait les 5 et 6 décembre à Lannemezan, que les acteurs du tourisme ont proposé leurs solutions innovantes.
Les boues de cure thermale réutilisées pour les chevaux… Il fallait y penser et c’est en voyant trois camions arriver pour récupérer ces déchets aux thermes de Barèges, pour un coût de 8000 à 9000€, que cette idée est venue à Christophe FABRE le directeur. Il savait aussi que ce sont bien des bains de boue des animaux qu’est née cette pratique pour les hommes.
L’établissement, qui accueille jusqu’à 3000 curistes tous les ans, en utilisait cinquante tonnes par an il y a peu. En changeant de type d’argile, les lieux avaient réussi à faire baisser cette quantité à trente tonnes.
Mais pour la première fois cette année, une dizaine d’entre elles seront même réutilisées pour des soins vétérinaires, conditionnées en paquets de 3kg vendus à moins de 20€. Techbio Energy se chargera de ce travail et reversera 20% des ventes aux thermes.
Le processus est même en cours d’étude par une clinique vétérinaire pour valider scientifiquement ses vertus. Christophe FABRE voit déjà plus loin : il verrait bien l’ensemble des établissements thermaux s’associer pour développer la pratique ensemble. Ou même étudier leur réemploi pour la construction !
Une idée comme de nombreuses autres évoquées lors du salon Innov’Adour, lors d’ateliers thématiques dont ce dernier dédié au tourisme durable.
Le patron des thermes de Barèges en encore d’autres idées : des cures en télétravail, ou encore des films plastiques en fécule de maïs. Les thermes de Capvern ne sont pas en reste et se tournent aussi vers des solutions médicales pour des maladies encore peu accompagnées, telles l’endométriose ou le mauvais cholestérol, en lien avec des médecins.
Eco-Altitude, dont le fondateur, Régis CAZALAS, animait ce débat, propose à des structures touristiques d’évoluer vers un modèle plus durable grâce à un diagnostic d’éco-flux ou d‘éco-conception, ce dernier étant plus poussé, permettant de décrocher une labellisation valorisante.
Un diagostic financé à 50% par l’Ademe qui s’adresse aussi bien aux campings qu’aux hôtels et qui permet d‘établir ensuite un plan d‘action.
Denis DEBAIEGT présentait lui ses mini-maisons, sans impact sur l’environnement comme solution plus vertueuse d’hébergement touristique et pouvant aussi tenir lieu de logement saisonnier.
A Lourdes, Francine GILES, la Directrice de l’Office de Tourisme s’emploie à créer une dynamique auprès des hôteliers et des campings pour se tourner ensemble vers une démarche de RSE.
En Aure-Louron, on essaie de rapprocher les stations pour offrir des forfaits communs, un projet qui voit le jour cette année. On y réfléchit aussi au surtourisme à certains endroits en cartographiant l’ensemble des lieux de patrimoine mais aussi de tourisme industriel afin de rééquilibrer la fréquentation. On réfléchit aussi aux mobilités durables.
Enfin, Christian LOZANO a proposé sa solution qui permet de programmer le volume de sa douche pour économiser l’eau : Potamoi.
Gaetane ROHR Journaliste