Pour le Préfet des Hautes-Pyrénées c’est « tolérance zéro » pour les trafics et la consommation de stupéfiants

Le mercredi 11 juin à 15h30 à la Préfecture, le Préfet Jean SALOMON a fait un premier Bilan de l’année 2025 concernant la lutte contre les usages et les trafics des stupéfiants dans les Hautes-Pyrénées aux côtés du Directeur départemental de la Sécurité Publique Vincent GORE, du commandant du groupement de la Gendarmerie 65 le Colonel Pierre SIMON, du toxicologue au centre hospitalier de Bigorre et expert près la Cour d’Appel de Pau le Docteur PETIT-COLLIN et de la Directrice de Caninet du Préfet Sophie MIEGEVILLE. 

Le Préfet Jean SALOMON a expliqué l’engagement renforcé des forces de sécurité 65 dans la lutte contre les stupéfiants et a martelé l’expression « tolérance zéro ».

Il a fait savoir que les forces de l’ordre sont sur le terrain et d’ailleurs il y a une corrélation directe entre l’augmentation des patrouilles pédestres et le nombre croissant d’amendes forfaitaires délictuelles. Ces patrouilles en étant présentes sur le terrain ont la capacité de constater des infractions et de verbaliser immédiatement les contrevenants qu’ils soient dealers (sanctionnant ces derniers par des arrestations et après jugements possibilité de confisquer leurs avoirs criminels récupérés : argent, voitures…) ou consommateurs (sanctionnant ces derniers avec des amendes forfaitaires de 200 euros sur la voie publique).

D’autre part, il a révélé que lors des contrôles routiers seulement 1,14 % des contrôles d’alcoolémie effectués se sont révélés positifs, tandis que ce taux grimpe à 5,5 % pour les contrôles de stupéfiants. En valeur absolue, cela se traduit par 278 contrôles positifs pour les stupéfiants, contre 273 pour l’alcool. Cette situation met en lumière un enjeu de santé publique, soulignant la nécessité d’une attention accrue envers la consommation de drogue sur la route.

Vincent GORE a corroboré cette hausse des infractions liées aux stupéfiants en 2024 et 2025, attribuée à une intensification des recherches. Au commissariat de Tarbes, quatre enquêteurs se consacrent exclusivement à la lutte contre les drogues depuis janvier 2024, en collaboration avec le Parquet pour surveiller les points de vente. Cependant il a souligné l’évolution des méthodes de vente des dealers au travers des réseaux sociaux, qui ont rendu les transactions plus discrètes et rapides, compliquant ainsi les enquêtes, mais celles-ci demeurent efficaces.

Pierre SIMON a tiré un constat alarmant sur l’évolution de la consommation de drogues dans les zones gendarmerie, similaire à celle observée dans les zones police. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis le début de l’année, plus de 5 000 dépistages ont été réalisés et les saisies de drogues ont augmenté de 20 %, tant pour le cannabis que pour la cocaïne. Ces actions se déploient aussi bien sur la route que par le biais d’opérations judiciaires ciblées. Face à ce phénomène croissant les efforts de prévention notamment auprès des jeunes prennent une place cruciale pour les sensibiliser aux dangers liés à ces substances. Cependant, la réponse ne se limite pas à l’information, une présence renforcée sur le terrain est essentielle.

Le docteur PETIT-COLLIN est intervenu sur les risques sur la santé liés aux drogues. Il a présenté l’analyse de la consommation de drogues en France ave un focus sur le cannabis et la cocaïne. Selon l’Observatoire Français des Drogues et des tendances addictives (OFDT), environ 21 millions de personnes (soit près d’un tiers de la population française), ont expérimenté le cannabis au moins une fois dans leur vie. Actuellement, l’OFDT estime que 1,4 million de français consomment régulièrement du cannabis, avec 900 000 personnes le faisant quotidiennement.

Les conséquences de la consommation de cannabis ne se limitent pas à la personne mais affectent également l’entourage. Les troubles psychiatriques en particulier ceux liés à la schizophrénie se révèlent de plus en plus fréquents chez les jeunes consommateurs. L’accès précoce au cannabis chez les adolescents et pré-adolescents pose un risque accru entraînant des décompensations psychiatriques plus précoces. Ces pathologies graves nécessitent des traitements lourds et peuvent engendrer des comportements violents, contribuant ainsi à une insécurité accrue.

Le Préfet a conclu sur le maintien du déploiement des forces de police sur le terrain et la poursuite assidue de ce combat contre le trafic de stupéfiants.

Pour finir lors d’un petit atelier, il a fait essayer aux journalistes des lunettes spéciales qui correspondent à la vision des conducteurs sous emprise de différents drogues. Ils ont effectué un petit parcours pédestre entre des plots écartés d’un mètre pour aller chercher un chiffon vert. Inutile de dire que leur vision était erronée et leur marche inadéquate.