Les tableaux du XVe siècle de l’Abbatiale de Saint Savin en mesure conservatoire à Marseille

Le vendredi 26 septembre à 11h, Maire de Saint-Savin a donné une Conférence de presse, à l’Abbatiale, à l’occasion du départ de l’œuvre picturale majeure que constituent les tableaux de la vie de Saint-Savin pour leur étude associée à des mesures conservatoires vers le Centre Interdisciplinaire de Conservation et Restauration du Patrimoine (CIRP) de Marseille, avant restauration.

Etaient présents le Préfet Jean SALOMON, la Sénatrice et Conseillère départementale Mayse CARRERE, le Maire Jean-Bertrand HAURINE, le Maire-adjoint aux finances Mathieu OMISOS, le Curé de la Paroisse (qui se sont exprimés toutr à tour), des mécènes et des habitants.

Si l’extraordinaire bâti de l’Abbatiale est en pleine restauration, elle abrite également des trésors exceptionnels : une des pièces principales est le tombeau de saint Savin (datable des XIIe ou XIIIe siècles) utilisé aujourd’hui comme maître-autel ; un Christ en bois daté du XIVe siècle ; le ciborium – ou tour eucharistique – en bois doré de près de six mètres de haut ; l’orgue qui date 1557 l’un des plus anciens de France ; le bénitier dit “des Cagots”selon les historiens sa datation oscille entre le XIIe et le XVe siècle… et donc les deux tableaux retraçant la vie de Saint-Savin… Ces derniers sont des polyptyques qui racontent la vie du saint venu vivre en ermite ici, entre le Ve et le VIIIe siècle, sur les flancs de la montagne Cabaliros, à quelques kilomètres du village actuel de Saint-Savin autrefois dénommé Bencus.

Ces deux polyptiques datent de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle. Ils sont composés de 9 panneaux chacun et ils mesurent près de 3.65 par 3.23 mètres. Ces tableaux sont enchâssés dans un cadre à compartiments, polychrome et doré. Ils ont été réalisés à la peinture à l’huile sur panneau de bois, par un artiste anonyme. Des légendes sont inscrites en occitan en lettres gothiques au bas de chaque panneau.

La lecture des 18 scènes se fait de bas en haut et de gauche à droite, passant pour chaque registre du polyptique du mur nord à celui du mur sud. Le début de la narration commence donc sur le mur nord par le panneau de gauche du registre bas et se termine sur le mur sud par le panneau de droite du registre supérieur.

Ces tableaux de facture remarquable et d’intérêt artistique et historique majeur sont en grand danger. En 2023, l’urgente nécessité de protection, a conduit l’État à accorder une aide exceptionnelle témoignant indirectement de l’importance historique de cette œuvre.

Après les études de diagnostic il faudra leur redonner leur éclat d’antan.

Déjà la phase d’études, avant même la restauration, se chiffre à 88 000 € HT, financés à 80 % par l’État via la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) Occitanie. Grâce à la Fondation du patrimoine et à la Sauvegarde de l’art français, une collecte a permis de récolter les premiers dons indispensables pour aller jusqu’à la restauration complète des tableaux.

Cette restauration va mettre en valeur des savoir-faire uniques portés par des artisans d’art d’exception.

Madeleine NAVARRO

Pour soutenir la restauration de l’abbatiale et des tableaux de la vie de Saint-Savin, il est possible de faire un don déductible des impôts auprès de la Fondation du patrimoine : www.fondation-patrimoine.org/les-projets/tableaux-de-la-vie-de-saint-savin/102456