Ce dimanche 27 avril a eu lieu la Journée d’Hommage aux Déportés Internés et Résistants Patriotes.
Elle a débuté à 9h30, rue des Martyrs de la Déportation où se trouve la plaque commémorative, en présence du Maire Thierry LAVIT, de la Présidente locale et départementale des Déportés Carmen FONTAINE, de Présidents d’associations patriotiques et de Porte-drapeaux. Un dépôt de gerbe a été effectué par la Présidente et le Maire, suivi de la Minute de silence, empreinte d’une grande émotion, ensuite tous ont entonné l’Hymne National avec ferveur.
Puis à 10h, aux Monument aux Morts a eu lieu la cérémonie officielle présidée par le Maire Thierry Lavit en présence du 1er Adjoint Philippe ERNANDEZ, du Conseiller municipal aux Anciens Combattants Jean-Georges CRABARIE, de quelques élus municipaux, de la Sénatrice Maryse CARRERE, de la Conseillère départementale de Lourdes 1 Evelyne LABORDE, des Présidents des Associations patriotiques et de leur Porte-drapeaux, des représentants de la Police nationale, de la Gendarmerie, des Pompiers.
Cette cérémonie a débuté par l’allocution du Maire suivie de la lecture du Message national 2024 des associations de déportés par Carmen FONTAINE, suivie de la diffusion du très beau «Chant des Marais». Ensuite 4 gerbes ont été déposées, suivies de la Sonnerie aux morts, de la Minute de silence et de l’Hymne national.
Puis les Autorités ont salué les Porte-drapeaux, les Président(e)s des Associations patriotiques et les élu(e)s, mettant ainsi fin à cette cérémonie fort émouvante qui rend hommage aux déportés de France (plus de 150 000 personnes) dans les camps de concentration ou d’extermination nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Sous le diaporama-photos les différentes allocutions :
Message pour la Journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation du Dimanche 27 avril 2025 rédigé conjointement par La Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD), L’Union Nationale des Associations de Déportés et Internés de la Résistance et Familles (UNADIF – FNDIR). Avec le concours des Associations de mémoire des camps
Lecture par Mme Carmen FONTAINE Présidente locale et départementale des Déportés
« Au printemps 1945, il y a 80 ans, la progression des armées alliées mettait progressivement un terme à ce qui fut l’univers concentrationnaire nazi. Depuis quelques années, le 27 janvier, anniversaire de la libération d’Auschwitz, est devenu le symbole de la commémoration de la Shoah. Cependant cette date ne marqua ni le commencement ni le terme de la libération des camps. La fin des souffrances était encore éloignée pour tous les détenus en vie.
En effet, près de 300 000 détenus des camps de concentration périrent dans des conditions effroyables, soit plus du tiers de l’effectif encore présent dans les camps en janvier 1945. Le retour des déportés à la liberté ne peut être dissocié de ces épisodes d’évacuation, de ces «marches de la mort», ni des drames et massacres qui les ont accompagnés.
Lorsque leurs bourreaux les abandonnèrent et qu’ils furent enfin délivrés, ces déportés de toutes origines, résistants, opposants, persécutés portaient en eux les terribles séquelles des camps qui ne devaient plus les quitter. La liberté retrouvée sonnait aussi pour eux comme un abandon de leurs camarades morts en déportation.
Ce drame humain doit nous rappeler combien il est essentiel de défendre et de préserver les valeurs universelles de dignité, de liberté, de fraternité car la loi du plus fort risque, une fois encore, de bouleverser les équilibres mondiaux.
En rendant hommage à tous les Déportés en ce dernier dimanche d’avril, jour de commémoration nationale voulu par tous les survivants à leur retour, et à unepériode d’une singulière gravité où tout l’acquis du passé semble vaciller, nos générations qui n’ont pas connu l’horreur des camps doivent poursuivre le combat pour bâtir un monde de paix, dejustice et de tolérance. »
Message de Patricia Miralles, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants
« Chaque année, le dernier dimanche d’avril, la République se recueille. Elle se recueille pour nommer les absents, pour rendre justice aux visages effacés, pour transmettre aux vivants ce que la mémoire seule peut sauver de l’oubli.
Aujourd’hui, nous commémorons une blessure qui a failli emporter le Vieux Continent. Une blessure infligée à l’humanité tout entière, au cœur même de l’Europe. Elle nous rappelle que sur nos terres, dans ce siècle encore très proche, l’homme a pu devenir le bourreau, l’assassin, le visage répugnant de la barbarie déchainée.
Ils furent des millions, arrachés à leurs vies, à leurs maisons, à leurs familles. Juifs, résistants, opposants politiques, otages, homosexuels, Tsiganes, témoins de Jéhovah, handicapés, réfractaires. Tous furent broyés dans les rouages d’un système organisé pour déshumaniser, avilir, faire disparaître.
Aujourd’hui, beaucoup de nos concitoyens ont en mémoire l’étoile jaune cousue sur la poitrine des Juifs. Chez eux, dans la rue, jusqu’au fond des camps, ils n’ont pu s’en débarrasser.
Mais gardons aussi en mémoire :
• Le triangle rouge pour les prisonniers politiques
• Le triangle noir pour les asociaux
• Le triangle marron pour les tziganes
• Le triangle rose pour les homosexuels
• Le triangle bleu pour les émigrés
Gardons en mémoire ces triangles et étoiles de la haine qui accompagnaient des numéros qui écrasaient l’humanité des déportés.
Dans cette mécanique de l’horreur, la France connut son lot de douleurs. Elle connut aussi son sursaut.
Parmi les déportés français, ils furent des milliers à être arrêtés pour avoir dit non. Non à la tyrannie. Non à l’abandon. Non à la barbarie. Ces femmes et ces hommes, parfois très jeunes, portaient dans leurs gestes la flamme d’une République qu’on croyait éteinte. Ils furent les héros de la liberté que d’autres voulaient supprimer.
Celles et ceux qui ont survécu aux camps, miraculés d’un voyage par-delà l’horreur, la souffrance et la mort, sont revenus avec la conscience ébranlée, mais résolue. Conscients du rôle qu’ils auraient à jouer, de la valeur morale et politique de leurs témoignages et de l’importance de préserver leur mémoire de l’oubli comme du mensonge, ils se sont regroupés dans un foisonnant mouvement associatif qui allait influencer les choix de la Nation.
Henri Manhès, Marcel Paul et le père Riquet ont fondé dès 1945 une fédération afin de faire vivre les valeurs de résistance qui furent les leurs. Leur héritage vit encore aujourd’hui et il est important de la préserver.
Aujourd’hui, dans nos écoles, dans nos mairies, dans nos préfectures, leur mémoire nous parle encore. Elle nous dit que la déportation n’est pas une histoire lointaine, figée sur le papier glacé des livres d’histoire. Elle est un avertissement, et même une exigence. Elle est le socle d’un engagement sans cesse renouvelé pour les droits humains, pour la dignité, pour la paix.
Il ne s’agit pas seulement de se souvenir. Il s’agit de transmettre. De dire aux jeunes que ces crimes ont été rendus possibles par le silence, l’indifférence, l’habitude. Et qu’ils peuvent renaître, dès lors que nous cessons d’être vigilants.
C’est pourquoi la République ne transige pas avec la mémoire. Elle la fait vivre, en l’enseignant, en l’honorant, en la défendant.
Aujourd’hui, la France pense aux disparus, à ceux qui ne sont jamais revenus. Elle pense aux survivants, dont les paroles, longtemps étouffées, ont ensuite éclairé le monde.
Elle pense aux enfants et aux petits-enfants de déportés, porteurs d’un héritage douloureux, mais nécessaire.
Qu’ils sachent que la Nation ne les oublie pas. Que leur histoire est aussi la nôtre. Et que nous sommes, ensemble, les gardiens de cette vérité vertigineuse.
Aujourd’hui, alors que l’histoire s’accélère et que les certitudes semblent vaciller chez certains, soyons dignes de l’héritage que nous ont transmis les déportés. Un héritage d’humanité, de justice et de grandeur. Une rectitude morale qui nous élève.
Souvenir, reconnaissance, transmission : telle est la promesse que la République renouvelle en ce jour.
Vive la République !
Vive la France ! »